carte Paris Poulbot

Salut à vous !

Si notre tourneur était littéraire, on aurait quitté Roubaix pour Beyrouth, mais pour nos 20 ans de chansons, on a préféré fêter ça à l’Olympia. C’est peut-être un concept bourgeois, diriez-vous ? Il est certain que ce n’est pas comme ça que l’on a commencé, on est loin de nos débuts ! Et tant mieux !

Jadis, naguère, juste après la guerre des tranchées de 1994 (ça va, ça fait assez anciens combattants ?), quand nous n’étions pas encore vraiment des « Ogres de Barback », nous avons fait nos premières armes – notre premier concert à quatre – à La Dame Bleue, le bar du célèbre squatt de Ris-Orangis, le CAES. On ne savait pas à ce moment-là qu’on se lançait dans une série de concerts qui n’allait plus finir.

Pour un groupe de banlieue, Paris c’est le terrain de jeu idéal : on jouait sur les marchés, dans le métro à s’en essouffler, dans les bars, les cafés, sur les rues, les pavés. Encore des squatts, des bistrots comme l’Archipel, le Limonaire ou encore l’Ailleurs, des petites salles comme le Point Virgule, et même des manifs, pendant trois ans avant de se poser cinq minutes, rapidement, la nuit dans un studio, et donner naissance à Rue du Temps.

Sur cet album figure Rue de Panam : il semblait alors évident de prendre la route de Panam pour aller fêter ça dans notre Paris préféré, celui où tous les vagabonds parlent de révolution, celui où il n’y aura plus qu’la folie, la joie et l’anarchie.

On commence naturellement à La Flèche d’Or et on prend le train d’un concert par jour : deux minutes d’arrêt à L’Attirail, station suivante L’Art Brut bistrot, trois chansons plus loin au Caveau, puis un Apostrophe, Chez Driss, Le Horse’s Mouth, L’Atmosphère, Le Sentier des Halles, La Liberté et enfin terminus en beauté dans un Café de la Danse où même les murs ont chanté la joie dans Paris.

Les Ogres de Panam